- chiotte
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chiotte [ ʃjɔt ] n. f.• 1885 au plur.; de chier♦ Fam.1 ♦ Au plur. Cabinets d'aisance. ⇒ toilettes. Aller aux chiottes. — Aux chiottes ! exclamation, pour conspuer qqn. Aux chiottes l'arbitre !♢ Au sing. « une petite chiotte où le papier de soie est comme ailleurs » (Genet). — Parfois masc. Un chiotte.2 ♦ (1918) Voiture automobile. Où est garée ta chiotte ?3 ♦ Ennui. C'est la chiotte ! ⇒ chierie, emmerdement.
● chiotte nom féminin (de chier) Populaire. Automobile.⇒CHIOTTE, subst. fém.TrivialA.— 1. Au plur. Cabinets d'aisances. Aller aux chiottes; le trou des chiottes. La cabine téléphonique du bistrot, (...), si sale qu'on la prend toujours pour les chiottes (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 297).— Au sing., rare. Ce trou d'homme qui s'éboulait en revêtissant le soldat d'un uniforme de boue où, à chaque relève, l'un ou l'autre restait enseveli comme dans une chiotte sans issue (CENDRARS, La Main coupée, 1946, p. 160).♦ Au fig., emploi exclamatif. [Exprimant le dépit ou l'irritation en présence d'une affaire désagréable] Quasi-synon. merde. Quelle chiotte! C'est la chiotte! C'était fini l'indépendance! Merde le silence! Chiotte la vadrouille! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 320).2. P. méton., au plur. Corvée de caserne, consistant à nettoyer les cabinets.— Au fig., emploi exclamatif. [Servant à conspuer, à huer qqn en le vouant à cette corvée] Aux chiottes!Rem. Attesté ds Lar. Encyclop., ROB. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr.B.— Au sing. ou au plur., arg. [Sans doute p. réf. à l'idée de petit local clos] Voiture automobile. Une traction émergea (...) César grimpa dans la tire (...) la chiotte traversa la capitale (A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 85).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1. 1787 (CAMBRESIER, Dict. walon-françois ou Recueil de mots et de proverbes françois : Chiotte. Latrines); 1901 aux chiottes (BRUANT, p. 162); 2. 1918 « automobile » (Section sanitaire 85 ds ESN.). Dér. de chier; suff. -otte. Fréq. abs. littér. :12.chiotte [ʃjɔt] n. f.❖♦ Familier, vulgaire.A Au plur. Cabinet d'aisances. ⇒ Cabinet. || Aller aux chiottes. || Où sont les chiottes ? — La corvée de chiottes, à la caserne.1 Je double la file et, mon ange aux fesses, je gravis les marches que je connais bien, car le chemin des chiottes est le même que celui du cabinet. Du cabinet du juge d'instruction, je veux dire.A. Sarrazin, la Cavale, p. 305.♦ ☑ Aux chiottes !, exclamation pour conspuer qqn. || Aux chiottes, l'arbitre !2 J'avais mal dormi, le poil de mon menton râpeux grattait douloureusement sous ma paume, un dépôt verdâtre encrassait mes dents (…) J'ai crié : « Quelle gueule ! Mais quelle gueule ! Allez, aux chiottes ! » tandis que mes deux mains enserraient mon cou et faisaient le geste de dévisser ma tête.M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 52.➪ tableau Principales interjections.B Au sing.3 (…) dans une petite chiotte où le papier de soie est comme ailleurs mais où tout à l'heure, en peignoir de satin et mules roses, dépeignée, dépoudrée et poudreuse viendra débourrer lourdement quelque demoiselle d'honneur; dans une petite chiotte d'où les gardes solides ne m'arrachent pas avec brutalité, car y chier devient un acte important qui a sa place dans la vie où le roi m'a convié.Jean Genet, Journal du voleur, p. 93.REM. Dans ce sens, on dit aussi un chiotte (n. m.).2 (1918). Voiture automobile. ⇒ Chignole.3 Fig. Ennui, désagrément (souvent dans des tours exclamatifs). || Quelle chiotte ! || C'est la chiotte ! ⇒ Chierie.
Encyclopédie Universelle. 2012.